Merci et… à la prochaine (Vin suisse et dormition: épisode 44)
Vin suisse et dormition : épisode 44 8 mai 2020
Le confinement se termine ce week-end. Lundi, les restaurants vont rouvrir tout comme les bibliothèques, les crèches et le reste. Les pendulaires perdront de nouveau des heures sur les routes et les oiseaux se referont très discrets. Les économiquement faibles auront un peu plus de peine à boucler les fins de mois, les autres auront sans doute profité du rebond de la bourse. En ce qui concerne RomanDuVin.ch, les parutions vont retrouver un rythme moins soutenu avant le grand chambardement qui aura lieu au début de l’automne. Merci à la dizaine de milliers de visiteurs qui sont venus lire les épisodes de «Vin suisse et dormition» pendant ces sept semaines et peut-être… à la prochaine !
La bouteille du jour
La dormition causée par le coronavirus va porter un coup très rude à un vignoble suisse déjà touché par la crise. Afin d’apporter un maigre soutien aux vignerons sur lesquels j’écris depuis quinze ans, j’ai décidé d’ouvrir une bouteille de vin suisse par jour de confinement (deux précisions: j’ai dit ouvrir, pas forcément finir, et vu que ma cave compte près de 600 bouteilles de vin suisse, je ne crains pas trop de tomber à sec).
Pinot Gris Vendanges Tardives 2008 Château d’Auvernier
Une dizaine d’années de garde ont permis à ce surmaturé racé de développer une patine et une complexité ravissantes. La robe dorée brille de mille feux. Le nez expressif mêle des notes de fruits jaunes à des arômes de pâtisserie et quelques notes de safran. La mirabelle, le melon, le citron meringué et les épices papillonnent également dans une bouche ample, longue et profonde.
Un peu de culture sur le vignoble suisse
Vers 1660, l’Abbaye de Saint-Maurice apparaît comme un propriétaire viticole important. Elle possède des vignes dans les environs du monastère, mais aussi à Vétroz, près de Martigny et dans ses possessions du Chablais vaudois. Les livres de comptes de l’époque montrent que le monastère paie des gardes nommés par la ville pour surveiller les vignes et des ouvriers pour cultiver et vendanger ses domaines. Les frais de culture reviennent à 500 florins et ceux relatifs à la vendange à 300, tandis que le «vinitor», le chef vigneron perçoit un salaire annuel de 100 florins. A noter que les émoluments se règlent en espèce ainsi qu’en nature.
Le septième volet de notre dossier sur l’histoire du vignoble valaisan vu au travers des merveilles du trésor de l’Abbaye de Saint-Maurice.
Journaliste sur le vin, spécialisé sur le vignoble helvétique, j’habite à Montreux. Mi-mars 2020, cette petite ville animée sur les bords du Lac Léman est entrée, comme le reste du pays, en dormition (un terme religieux qui désigne une mort sans souffrances) pour cause d’épidémie de coronavirus. Travailleur indépendant, rédacteur en chef de l’édition francophone de VINUM, père d’une petite fille de trois ans, président d’un concours international (le Mondial du Chasselas), je dois désormais réorganiser à peu près tous les pans de ma vie privée et professionnelle. Traverser le confinement, et survivre au cataclysme économique qui le suivra, va être une aventure exigeante dont ce journal de bord entend garder la trace.
Alexandre Truffer
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