Ice: le froid qui réveille le demi-sec
Ce terme, qui va faire grincer des dents les puristes, consiste à associer un effervescent demi-sec (dont la teneur en sucre varie entre 35 et 50 grammes de sucre résiduel par litre) à des glaçons. Le concept a été imaginé par la maison Moët & Chandon en 2010 afin de dynamiser le marché des moelleux. Le très important succès de cette innovation n’a pas manqué d’intéresser Les Grands Chais de France qui, avec plus de 34 millions de bouteilles de Crémant et de méthodes traditionnelles, se positionne comme le premier producteur français hors Champagne. Représentant 10% des volumes produits par le groupe, les effervescents revendique cinq origines principales: le Jura (10,3 millions de cols annuels), la Loire (10 millions), l’Alsace (7,8 millions), la région de Die (2,25 millions) et Bordeaux (1,5 million). «En termes de développement, le Ice n’a pas d’équivalent. En trois ans, nous sommes passés de zéro à dix millions de bouteilles, déclare Eric Heckmann. Par rapport à un demi-sec traditionnel, on ajoute quatre ou cinq grammes de sucre supplémentaire afin d’équilibrer la glace. Ces bulles, qui se boivent glacées et dans des grands verres, conviennent parfaitement aux ambiances très ensoleillées. Par là, on ne pense pas seulement aux plages de la Côte d’Azur, mais aussi aux pays tropicaux. Les meilleures ventes se font dans les départements et territoires d’outre-mer français. Guadeloupe et Martinique en consomment des quantités phénoménales. Nous avons été les premiers à démocratiser le concept premium de Moët et très vite toutes les autres grandes sociétés ont suivi. Aujourd’hui, Codorniu, Freixenet ou Pommery proposent des versions Ice et ce n’est sans doute qu’un début.»
Cet article fait partie, avec l’article sur Les secrets de J.-P. Chenet du dossier sur le Vin de France paru dans l’édition de décembre 2016 de VINUM.