La quarantaine après la quarantaine (Vin suisse et dormition: épisode 30)
Vin suisse et dormition : épisode 30 22 avril 2020
La gestion et la planification d’un magazine comme VINUM comporte quelques défis en temps normal. Avec l’épidémie, maintenir le cap a constitué un défi plutôt exigeant (dont les abonnés devraient voir le résultat dans leurs boîtes aux lettres cette fin de semaine déjà). Mais je viens d’apprendre – sans doute, devais-je l’avoir lu quelque part dans un mémo en allemand – que le numéro de septembre (un mois déjà bien chargé) sera le numéro anniversaire. En effet, ce magazine spécialisé sur le vin a été créé il y a tout juste quarante ans à Zurich. Et si j’avoue ne pas trop savoir comment réussir à faire une édition spéciale digne de ce nom, au moins avec « la quarantaine après la quarantaine », j’ai déjà trouvé un titre accrocheur. La dormition causée par le coronavirus va porter un coup très rude à un vignoble suisse déjà touché par la crise. Afin d’apporter un maigre soutien aux vignerons sur lesquels j’écris depuis quinze ans, j’ai décidé d’ouvrir une bouteille de vin suisse par jour de confinement (deux précisions: j’ai dit ouvrir, pas forcément finir, et vu que ma cave compte près de 600 bouteilles de vin suisse, je ne crains pas trop de tomber à sec).
La bouteille du jour
La dormition causée par le coronavirus va porter un coup très rude à un vignoble suisse déjà touché par la crise. Afin d’apporter un maigre soutien aux vignerons sur lesquels j’écris depuis quinze ans, j’ai décidé d’ouvrir une bouteille de vin suisse par jour de confinement (deux précisions: j’ai dit ouvrir, pas forcément finir, et vu que ma cave compte près de 600 bouteilles de vin suisse, je ne crains pas trop de tomber à sec).
Amédée 2015 Albert Mathier & Fils
Cet assemblage de Merlot et de Diolinoir élevé sous bois a gagné en complexité et en harmonie depuis que je l’ai dégusté pour la première fois en 2018. La mûre, la prune et le cassis ont pris le dessus sur les notes de tabac, de vanille et de poivre, même si celles-ci restent présentes. En bouche, des tanins plutôt souples encadrent un assemblage juteux et puissant qui se termine par une finale complexe et généreuse.
Un peu de culture sur le vignoble suisse
Pour illustrer notre duo de cépages traditionnels, nous avons rencontré Sarah Meylan et Bertrand Favre. Tous deux se sont illustrés au Grand Prix du Vin Suisse 2018. Elle en remportant la catégorie Gamay, lui en s’adjugeant le Prix Bio Suisse avec son Chasselas non-filtré. Deux titres qu’ils ont bien sûr fêtés ensemble puisque nos deux professionnels, qui s’occupent chacun de leur propre domaine, sont mariés depuis treize ans.
Notre article sur le Chasselas et le Gamay, un couple traditionnel du canton de Genève.
Journaliste sur le vin, spécialisé sur le vignoble helvétique, j’habite à Montreux. Mi-mars 2020, cette petite ville animée sur les bords du Lac Léman est entrée, comme le reste du pays, en dormition (un terme religieux qui désigne une mort sans souffrances) pour cause d’épidémie de coronavirus. Travailleur indépendant, rédacteur en chef de l’édition francophone de VINUM, père d’une petite fille de trois ans, président d’un concours international (le Mondial du Chasselas), je dois désormais réorganiser à peu près tous les pans de ma vie privée et professionnelle. Traverser le confinement, et survivre au cataclysme économique qui le suivra, va être une aventure exigeante dont ce journal de bord entend garder la trace.
Alexandre Truffer
Retrouvez ici les autres épisodes de Vin suisse et dormition
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